#ChangeMakers#Société

Martin Besson crée Sans A_, le média qui rend visible les invisibles

Âgé de 20 ans, Martin Besson est le fondateur de « Sans A(bri), (rgent, (ttention), (ffection), (mitiés)… Mais avec histoire », un pure player qui fait parler toutes les précarités afin d’entrainer une solidarité sans stéréotypes, sans préjugés.

Sans A 

Le temps de la réflexion

« Comment puis-je rendre service à la société ? Qu’est-ce qui peut donner du sens à ma vie ? » : ce sont les questions que Martin Besson s’est posées en août 2013, alors qu’il allait entrer en terminale à Paris. Il a seulement 17 ans quand il réalise que lui, fils d’une famille aisée sensible à la cause humanitaire, veut aider les personnes en situation de précarité.

Afin de mieux comprendre comment il va pouvoir les aider, Martin décide de vivre le quotidien d’un sans abri durant une semaine en octobre 2013. A la fin de la première journée, la violence psychologique qu’il a subie et l’inquiétude de sa mère sont plus fortes : il rentre chez lui.

Cependant, la peur des gens, la méprise et la pitié qui se sont imposées à lui durant 24 heures ne lui font pas rebrousser chemin, que du contraire. Martin est convaincu que ces personnes en situation de précarité ont besoin d’une visibilité. Après avoir abandonné ses études de journalisme à l’ISCPA Paris (Institut Supérieur de la communication, de la presse et de l’audiovisuel) à cause d’un cadre scolaire trop rigide et d’une créativité qui a besoin de davantage d’espace, il se lance dans l’entreprenariat.

Keynote Sans A

Agir…

En aout 2014, il a l’idée de créer une application dans la même lignée que « Tinder » ou « Adopte un mec » qui mettrait en relation des personnes précaires avec celles qui souhaiteraient les aider. Plus tard, il abandonne cette idée trop complexe au profit d’une plateforme qui permet le référencement des sans-abris nommée « Sans A_ ».

Agy est le premier photographe qui l’a rejoint dans son projet de média financé par ses parents en juillet 2015. Sans A_ a quelques partenaires qui apportent des fonds comme The Ivory Foundation dont les sommes allaient jusque là aux maraudes ainsi que la fondation Somfy. Malgré cette aide, Martin a choisi de faire un prêt étudiant de 4000 euros pour pouvoir développer le média.

…avec des bénévoles

Sur le site, on retrouve les portraits de personnes rencontrées dans la rue, accompagnés de photos et de vidéos. Martin est convaincu qu’en mettant en avant leur humanité, cela peut développer une réaction de solidarité en chaine. Ce contenu professionnel est réalisé par une équipe de plus de 50 bénévoles tels que des journalistes, des photographes, des graphistes, un directeur artistique, des communicants … sans oublier les lecteurs qui ont la possibilité de participer à la conférence de rédaction via Facebook live.

L’objectif du site est de publier 10 portraits par an, l’étape suivante est l’organisation de conférences avec les lecteurs et des universitaires et finalement, de permettre à la personne précaire de réaliser un projet tel qu’une formation pour retrouver un emploi par exemple.

…avec les lecteurs

Actuellement, Sans A_  est une entreprise sociale et solidaire basée sur l’aide de lecteurs-acteurs pour atteindre ses objectifs. Afin de financer le matériel dont ils ont besoin pour réaliser les portraits ainsi que les gens qui travaillent pour Sans A_, Martin a lancé une campagne de crowdfunding (ndlr : il s’agit d’une campagne de financement participatif à laquelle participent les internautes) sur la plateforme Ulule. L’objectif initial était de récolter 35 000 euros, finalement c’est près de 38 000 euros qui leur ont été versés.

…en tant que jeune

Ce projet, qui est le fruit d’un travail acharné, semble peu à peu prendre son envol, mais Martin confie lors d’une interview sur LCI que ça n’a pas été facile d’en arriver là. En effet, son jeune âge lui a causé des problèmes de crédibilité et il admet qu’il faut persévérer pour obtenir ce que l’on veut.

Il ne faut pas se lancer seul dans un projet, mais bien de s’y mettre à plusieurs. De plus, aucun métier n’est honteux, il faut juste être heureux de faire ce que l’on fait.

La suite du projet

Prochainement, Martin souhaiterait créer un fonds de dotation où les donateurs resteraient anonymes. Les lecteurs deviendront par la suite de plus en plus des acteurs et pourront sélectionner des projets de reportage ainsi que suggérer eux-mêmes des sujets.

Retrouvez tous les portraits, les photos et les vidéos sur http://www.sans-a.org. La page Facebook du même nom a quant à elle dépassé la barre des 11 000 likes … et si vous alliez y déposer le vôtre ?

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