Fanny Everard, étudiante bruxelloise, s’est lancée le défi de réduire à néant l’usage des pailles en plastique à Bruxelles. Pour ce faire elle crée l’ASBL What About Waste, avec Manuela Moutafian, qui propose aux services HORECA l’utilisation de pailles écologiques conçues en acier inoxydable. Ce projet vise dans un premier temps la capitale belge, mais l’ambition des deux jeunes femmes ne s’arrête pas là. À ce jour, on compte plus de trente services de restauration ayant rejoint le WAW Movement et ainsi réduit leur empreinte écologique.
Réchauffement climatique, océans pollués, catastrophes météorologiques ; en 2018, à moins d’être président des États-Unis, on ne peut nier que notre planète est en danger. Fanny Everard part du constat que l’on consomme trop de plastique. C’est en période de blocus, après avoir bu le jus d’orange de sa grand-mère comme chaque matin avec une paille, que cette étudiante prend conscience de cette surconsommation et de son impact sur l’environnement. En effet, après un léger calcul, elle se rendit compte qu’au bout de trois semaines, ce n’était pas moins de vingt-et-une pailles jetées à la poubelle.
Partant de ce constat, Fanny va s’intéresser à l’écologie avec la volonté de réduire son empreinte écologique et ainsi, contribuer à la préservation de l’environnement. Elle va tout d’abord lancer un compte Instagram (@whataboutwaste) où elle donne des astuces pour changer les habitudes afin de sensibiliser ses followers à la question du gaspillage. Sa bataille ainsi que sa conviction l’emmèneront à rencontrer Manuela Moutafian sur les bancs de l’Université. Cette dernière va tout de suite adhérer à son projet et ensemble, Fanny et Manuela, âgées de 21 et 22 ans, fondent l’ASBL What About Waste.
Faire de Bruxelles une ville exemplaire
Leur objectif à court terme étant de se faire connaître des restaurants bruxellois, Fanny et Manuela vont proposer aux services de restauration leurs pailles. Le premier set de pailles en inox est gratuit et si les restaurateurs en sont satisfaits, ils s’engagent à ne plus utiliser de pailles en plastique et obtiennent un autocollant avec le label WAW. Ainsi, les restaurants adhérents peuvent montrer leur participation positive à la cause environnementale et par conséquent, peut-être, donner envie à d’autres d’en faire de même. Bien que le coût de production soit élevé (comptez 60 centimes par paille en inox) et que celles-ci soient plus chères que ses homologues en plastique, les pailles écologiques sont réutilisables, ce qui compense donc ce prix d’achat plus élevé. La durée de vie des pailles WAW va jusqu’à deux ans et, une fois usagées, elles peuvent être fondues et recyclées. Quant au nettoyage, leurs pailles sont livrées avec une petite brosse nettoyante et il suffit de les mettre au lave-vaisselle, comme tout couvert traditionnel. Dans le futur, les fondatrices aimeraient que leur influence s’étende au niveau européen. Mais leur combat à Bruxelles continue. Désireuses d’en faire une ville n’utilisant plus de plastique à usage unique, elles ont comme projet de faire passer une loi interdisant l’usage de pailles en plastiques dans tous les services HORECA bruxellois. Aujourd’hui, on compte plus de trente adhérents aux pailles WAW, dont un en France et un en Croatie.
« Notre but avec cette paille c’est d’amener l’écologie à un plus grand nombre de personnes. On va tous au resto, on va tous en boîte […] c’est vraiment amener l’écologie dans la bouche des gens ». (Fanny Everard)

Derrière ces pailles, se cache la volonté de répandre une manière de penser écologique
Avoir une paille en inox dans son verre n’est pas encore quelque chose d’habituel pour beaucoup de citoyens. Cet usage attise leur curiosité et les pousse à se questionner quant à l’utilisation du plastique. Comme le dit Fanny dans une interview de La Libre : « On a envie que le débat écologique devienne un débat récurrent ». Mais se questionner sur un objet aussi petit qu’une paille, n’est-ce pas prendre conscience de tous les déchets plus volumineux ? En effet, les fondatrices remarquent que la paille est devenue un sujet de conversation à table et qu’elle pousse les gens à débattre sur la cause environnementale. On peut remarquer dans certaines villes le nombre florissant de magasins en vrac. Cela représente un engouement de la population vers une manière d’agir plus écologique, mais aussi une certaine tendance vers ce mode de vie. C’est un peu cette tendance que Fanny et Manuela veulent créer. À long terme, elles aimeraient qu’une personne recevant une paille en plastique trouve cela complètement has-been.
Sensibiliser et donner des réponses aux problèmes : une idéologie optimiste
« L’écologie c’est tout le monde et ce n’est personne, au final. Parce que si personne ne s’y met, rien ne changera. » (Fanny Everard)
Les problèmes écologiques sont de plus en plus évoqués. Cependant, il est assez rare qu’on donne des solutions. Les fondatrices en ont conscience et inspirent un certain optimisme dans leur combat par leur image positive. Sur le compte Instagram et le site de WAW, on retrouve toutes sortes d’astuces pour gaspiller moins : bouteilles réutilisables, magasins en vrac, sacs en cire d’abeille pour remplacer l’aluminium, sacs en coton, brosses à dents en bambou ou encore diminution de sa consommation de viande. Ces conseils, elles ne se contentent pas de les donner, mais elles les incarnent, ce qui fait d’elles des exemples à suivre en matière de lutte environnementale. L’une est végétarienne, l’autre, végane et ensemble, elles changent au mieux leurs habitudes afin de limiter leur impact environnemental. Elles s’investissent dans leurs projets car elles ont conscience de l’impact qu’elles peuvent avoir sur d’autres personnes : « Je pense, par mon idée, changer la mentalité du plus grand nombre de personnes que je peux. » (Fanny Everard).
Retrouvez What About Waste sur :
Leur site internet www.whataboutwaste.com
Leur compte Instagram : @whataboutwaste