Originaire de la charmante ville de Carlisle dans le nord du Royaume-Uni, Kate McWilliams (26 ans) vient de devenir la plus jeune capitaine de bord d’après EasyJet, son employeur. Pour elle, l’aviation a toujours été un hobby, et aujourd’hui, elle a envie d’encourager d’autres femmes à poursuivre leur passion pour l’aviation et à ne jamais baisser les bras dans ce milieu très (trop) masculin. Rencontre et interview avec Kate McWilliams, une femme au parcours et au discours inspirants.
L’aviation, une passion depuis ses 4 ans
Elle n’a même pas la trentaine et, passionnée depuis l’âge de 4 ans par l’aviation, Kate McWilliams vient de terminer sa formation chez EasyJet. C’est âgée de 13 ans qu’elle rejoint les Air Cadets et aspire déjà à une future carrière dans l’aviation. À seulement 16 ans, elle effectue son tout premier vol. Un avenir qui était donc tracé et dont Kate ne regrette pas une miette depuis le jour de ses 19 ans, jour où elle commence sa formation de pilote de ligne. Elle ne pensait toutefois pas une seconde que ce métier serait possible pour elle avant d’entamer cette formation ; elle ne connaissait d’ailleurs personne dans le domaine pour l’aider, l’encourager ou lui donner des conseils.
En 2011, elle rejoint alors EasyJet comme copilote et gravit rapidement les échelons, jusqu’à atteindre aujourd’hui le poste de commandant de bord.
« Quand je leur dis que j’ai 26 ans, la plupart des passagers sont surpris et impressionnés de ce que j’ai déjà accompli à mon jeune âge. »
Un âge qui pose parfois question
Avec des destinations comme Marrakech, Malte ou encore Reykjavik, Kate voit passer par son avion des centaines de passagers. Ceux-ci lui posent régulièrement des questions concernant son âge, ses heures de vol ou son expérience. Mais la jeune Anglaise ne semble pas se soucier de ce détail. Elle confie que sa formation est similaire à tous les autres commandants de bord, et que son statut actuel prouve qu’elle est capable de piloter un A319 ou un A320.
« Tout est de l’ordre de l’expérience, et non d’un nombre tel que l’âge. »
Un milieu masculin ?
C’est ce qui ressort des chiffres de la BWPA (British Women Pilots Association). Seulement 5% des commandants de bord sont des femmes, un chiffre qu’EasyJet aimerait faire grimper à 12% dans 2 ans.
Julie Westhorp, la présidente de la BWPA, montre sa considération quant à la carrière de Kate McWilliams et espère qu’elle pourra inspirer bien d’autres femmes à poursuivre un avenir dans l’aviation. Elle lui souhaite aussi du succès pour la suite chez EasyJet et est ravie qu’elle soit devenue un modèle pour le rôle de la femme.
« Le parcours de Kate démontre qu’il est tout à fait possible de réussir comme pilote dans l’aviation commerciale en étant une femme. »
Est-ce que les études en aviation sont difficiles ? Ton parcours est-il accessible à tout un chacun qui voudrait entreprendre des études dans ce domaine ?
La formation que j’ai reçue était en elle-même agréable bien que très exigeante, ce qui est logique dans la mesure où nous sommes entraînés à des tâches demandant une grande responsabilité. On s’attend donc à ce que la formation soit dure. Plusieurs fois par an, nous avons aussi des exercices de simulation et des entraînements pour assurer que le niveau de nos acquis reste constant après notre formation.
Le marché de l’aviation est ouvert à tous et toutes, peu importe les matières que vous étudiez à l’école, pour autant que vous ayez les aptitudes requises. Être pilote, c’est bien plus que des mathématiques et de la physique. C’est plutôt un métier qui demande de savoir travailler en équipe, prendre des décisions et être conscient de la situation à gérer.
Comment est-ce que tes parents ont réagi lorsque tu leur as annoncé que tu voulais devenir une pilote ?
Mes parents m’ont toujours extrêmement supportée dans mes choix de carrière. Déjà lorsque j’étais toute jeune, ils me disaient que je pourrais faire ce que je voulais. Alors quand je leur ai annoncé que je voulais devenir pilote, ils ne pouvaient que me soutenir.
L’aviation est un domaine inconnu pour mes parents, je crois donc que ce fut dur pour eux de me conseiller sur mes ambitions, car ils ne connaissaient rien en matière d’école d’aviation. J’ai donc fait toutes ces recherches par moi-même et ai discuté avec eux des différentes possibilités qui s’ouvraient à moi. Durant tout mon parcours, ils ont été présents pour me soutenir, je leur dois donc beaucoup pour leur soutien permanent.
Quelle a été ta motivation pour poursuivre ton chemin dans l’aviation ? Est-ce que tu n’as pas été démotivée à un certain stade et si oui, pourquoi ?
Cela aurait pu être des exemples comme Amy Johnson ou Ameila Earheart, 2 aviatrices incroyablement douées et inspirantes, mais ma motivation venait de quelqu’un beaucoup plus proche de moi, mon grand-père. Il a toujours été une source d’inspiration pour moi et pour bien d’autres personnes l’ayant connu. Il n’était pas pilote, mais son énorme dévouement au travail, sa détermination et son altruisme envers les autres furent des traits de caractère véritablement inspirants que j’essaie de tout cœur d’atteindre.
Mon amour pour l’aviation remonte à mon très jeune âge. Et au moment où je dû choisir une voie et prendre des décisions, j’ai senti que l’université n’était pas la bonne pour moi, même si j’étais encouragée à y aller étudier. Je voulais voyager et découvrir le monde, alors j’ai décidé de m’inscrire à la « CTC Aviation », une école d’aviation basée en Angleterre, mais dont les cours se donnent en Nouvelle-Zélande ou en Arizona, aux États-Unis.
Quelle est la chose que tu apprécies le plus dans ton travail de pilote ?
L’inconnu qui est présent chaque jour. Je vole tous les jours avec une équipe différente, vers une destination diverse, ce qui m’apporte toujours plus de challenges et de variété dans mon quotidien. Les journées ne se ressemblent pas, et c’est cela que j’apprécie le plus. Et il faut que je l’avoue, mes collègues jouent la plus belle part dans mon job car je rencontre des personnes très intéressantes chaque jour.
Comme tu le soulignais, tu ne tiens absolument pas compte des questions des passagers concernant ton âge ou le fait que tu sois une femme, car selon toi, tout est de l’ordre de l’expérience. Que dirais-tu à ces femmes qui veulent devenir pilote, mais qui sont peut-être découragées par le fait que c’est un métier plutôt masculin ?
Rien ne peut stopper une femme voulant entrer dans le monde de l’aviation afin d’en faire sa carrière. Tout ce que je dirais est de s’assurer de trouver une école d’aviation qui vous convient le mieux. Pour ma part, j’ai choisi la CTC Aviation pour les cours qui se tenaient en Nouvelle-Zélande et les perspectives de travail grâce aux contacts avec de nombreuses compagnies aériennes.
Selon toi, qu’est-il important d’accomplir pendant sa jeunesse ?
Dire oui aux opportunités afin de se jeter sur de nouvelles expériences : leçons de guitares, club d’aviron, Air Cadets, peu importe.. dites oui ! Il est nécessaire dans la vie de tenter différentes choses afin de découvrir ce que l’on apprécie le plus. Mais dans tout ce que vous entreprenez, assurez-vous que vous vous y donnez à 100%. Vous ne saurez revenir en arrière sur vos expériences pour vous y consacrer davantage.
Un mot ou phrase qui t’inspire à aller de l’avant ?
« The difference between a good day and a bad day is your attitude. Happiness is a choice. »
(La différence entre un jour avec et un jour sans est ton attitude. Le bonheur est un choix.)
Références :