C’est un bel exploit et une fabuleuse réalisation personnelle que s’est offert Laura Dekker en bouclant un tour du monde à la voile en solitaire et avec escales, en janvier 2012, après un peu moins d’un an et demi en mer. Cette prouesse a fait d’elle la plus jeune navigatrice à réaliser une telle performance à seulement 16 ans et 123 jours. Mais derrière ce record (non officiel), se cache un combat. Le combat d’une adolescente voulant vivre son rêve.
519 jours. C’est le temps qu’il aura fallu à Laura Dekker, aujourd’hui âgée de 21 ans, pour achever son tour du monde à la voile. En partant le 21 août 2010 de Gibraltar, son voyage a réellement débuté le 20 janvier 2011 à Saint-Martin, dans les Antilles néerlandaises, et a pris fin au même endroit un an plus tard.
A son arrivée dans un Yacht club de la localité antillaise, elle a été accueillie par 400 personnes qui l’attendaient, dont des membres de sa famille. Après de longues minutes passées dans les bras de ces derniers, la jeune navigatrice s’est exprimée devant la presse: « Je ne réalise pas trop ce qui m’arrive… Quelquefois, je me suis demandé ce que je faisais » avant de poursuivre « La navigation a toujours été agréable […] J’ai souvent vu des dauphins. J’ai eu beaucoup de plaisir et suis très heureuse. ».
Heureuse, elle a de quoi l’être, car en bouclant son tour du monde, Laura a effacé des tablettes Jessica Watson, jeune Australienne qui avait fini un tour du monde sans escale et sans assistance trois jours avant ses dix-sept ans. Un record établi donc, mais non reconnu, ni par le World Sailing Speed Record Council — l’organe officiel de validation des records de vitesse — ni par le Guinness World Records, qui refusent tous les deux d’attribuer des records à des mineurs d’âge, pour éviter toute tentative dangereuse de record.
Une adolescente contre le gouvernement
Plus que son record, elle a pu vivre un rêve qui ne lui tendait pas forcément les bras. La jeune fille, âgée de treize ans quand elle a affiché ses intentions de tour du monde en 2009, avait en effet vu le gouvernement hollandais s’opposer à son idée, jugeant un tour du monde sans assistance trop dangereux pour une mineure d’âge. S’en est alors suivi un long combat de dix mois devant les tribunaux. Finalement, Laura, soutenue par ses parents et avec l’aide de ses avocats, a su convaincre les juges qu’elle avait les capacités mentales et physiques pour vivre cette aventure.
Navigatrice depuis le berceau
Née d’un père hollandais constructeur de bateaux et d’une mère allemande artiste de rue, la jeune fille connaît bien les voyages et la navigation : c’est au cours d’un long voyage en mer de ses parents que Laura vit le jour, à Whangarei en Nouvelle-Zélande, et à l’âge de six ans qu’elle fit ses premiers pas avec les bateaux.
En 2002, Laura du faire face au divorce de ses parents et fit le choix de vivre avec son père au pays de Vermeer, alors que sa sœur s’en alla vivre avec leur mère. Aux Pays-Bas, elle continua à naviguer et plus elle prit de l’âge, plus elle commença à naviguer avec des bateaux de plus en plus grands jusqu’à naviguer avec son Guppy, un voilier à deux mâts de 11,50 mètres. Le même avec lequel elle est partie de Gibraltar en août 2010. La suite, on la connaît : elle navigue durant 519 jours, s’arrête un peu partout dans le monde, emmagasine les clichés, affronte quelques tempêtes avant de rentrer saine et sauve à Saint-Martin en janvier 2012.. une expérience riche en émotions !

Son témoignage lors de l’événement TEDxYouth@Auckland :