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Fifty Shades of Racism by Gaëlle van Rosen

L’être humain est une créature fascinante. Siècle après siècle, de l’invention du feu, jusqu’à celle
de la cuiteauchette, en passant par la machine à café, il a su sans cesse repousser les limites du
mot « évolution ». Éternel perfectionniste insatisfait, l’Homme ne peut envisager sa vie que mieux
de jour en jour. Logique me direz-vous ? N’est-t-il pas ?

Pourtant encore aujourd’hui, dans le fin fond de nos villes et villages, résistent encore et toujours
quelques irréductibles hommes et femmes des cavernes tenant bon face à l’envahissante et grimpante
évolution de la mentalité moderne. Bravant bienpensance et politiquement correct, ces petits
schtroumpfs grognons voient d’un très mauvais œil la vague progressiste qui fait fureur et se
propage comme d’effrayants sourires autour d’eux. Des sourires tels que ceux d’une collègue
trop basanée, d’une présentatrice météo ressortant trop sur un fond vert ou d’un artiste trop bridé
par sa soi-disant trop grande ressemblance à d’autres.

Gaelle van Rosen l’initiarice du mouvement

Ce sourire, c’est aussi celui de Gaëlle van Rosen, rayonnante blogueuse et maman de deux enfants. C’est lors d’une soirée professionnelle que cette jeune femme subit (elle et la fameuse évolution évoquée plus tôt), une agression aussi bien verbale que physique. Toutes deux sont boutées hors d’un célèbre établissement de Knokke à coup de « retourne dans ton pays » et autres flatteries à l’encontre de l’ouverture d’esprit elle-même. Comme quoi, pas besoin de 2.21 Gigowatts pour remonter dans le temps, l’obscurantisme est bien plus rapide, et qui plus est, encore très à la mode en ce moment. C’est du moins le constat qu’a fait Gaelle lors du lancement de son mouvement en réaction à son agression : Fifty Shades of Racism. ( @fifty_shades_of_racism).

Piqûre de rappel à tout ceux qui, comme moi, pouvaient penser que l’humanité était donnée à tout un chacun. Que tous, nous méritions la considération de nos voisins et que rien ne devait susciter la haine d’autrui sinon la médiocrité de ses goûts musicaux. Tous les deux jours, le jeune femme publie sur le compte Instagram du mouvement un témoignage de racisme vécu par toute sorte de personnes différentes, dans des cadres tout aussi variés. L’initiative est simple et pourtant choc. Dans un décor épuré, brut, l’ignominie des mots ressort dans toute sa splendeur horrifique.

Ces mots, leurs mots, vous paralysent et vous parlent d’un monde que l’on voudrait effacer de
notre esprit, oublier comme ces heures sombres de notre histoire. Ces heures que nous
prétextons ne pas nous appartenir, être le poids de nos ancêtres et non le nôtre. Pourtant, ces
mots n’appartiennent pas qu’au passé, pas plus qu’ils ne devraient encore appartenir à l’avenir.
Ils forgent aujourd’hui le présent de beaucoup et c’est ce que l’initiative de Gaëlle tente à faire
comprendre. Révéler ces affronts au vivre ensemble, ces attaques proférées envers nos
semblables au même titre qu’à notre dignité, c’est lutter activement contre l’abrutissement des
masses que soutient la douce illusion d’une évolution constante et à toute épreuve. Illusion à
laquelle trop nombreux sont ceux qui y succombent encore.

Alors rejoignez de ce pas les quelques milliers de personnes suivant déjà cette initiative citoyenne
positive et levez la voix contre le passage sous silence de ce racisme ordinaire. Il en va de la
préservation de la qualité de notre vivre ensemble et du bonheur de tout un chacun.